Tlemcen : Tamazight dans 4 établissements
Dix-huit ans après son introduction à l'école algérienne, l'enseignement de tamazight peine à se généraliser dans la wilaya de Tlemcen.
Il n'est dispensé à ce jour que dans quatre établissements scolaires, situés dans les communes de Béni-Boussaid et Béni-Snouss. Son enseignement au premier palier est confronté à la réticence de certains parents d'élèves qui redoutent «une saturation de plus des élèves qui ne maîtrisent en réalité ni l'arabe, ni le français». Toujours est-il, depuis la visite l'année dernière du secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité, qui s'est rendu, avec la délégation qui l'accompagnait, dans les communes de Béni-Bahdel, Marsat Ben-Mehidi, Béni-Snouss, Béni Ouarssouss et Msida et qui s'est entretenu avec les citoyens de ces régions, il a été décidé de mettre en place un canal de dialogue en collaboration avec les associations locales activant sur le terrain. Ce dernier comprend des campagnes de sensibilisation et d'information auprès des populations pour «préserver et sauvegarder cette richesse culturelle» et permettre à ces dernières «de vivre en symbiose leur amazighité». Lors de cette rencontre, le Pr Benkamou Mustapha, encadreur berbériste et membre du HCA, a rappelé «qu'une commission mixte a été mise en place entre le ministère de l'éducation et le HCA. Elle travaille d'arrache-pied pour mettre en œuvre les voies, moyens et modalités afin d'introduire de manière scientifique et académique l'enseignement de tamazigh dans le cursus scolaire». Depuis, la langue tamazigh a été inscrite dans la nouvelle Constitution comme langue officielle et nationale. Son enseignement doit donc se généraliser à l'ensemble des établissements scolaires. De son côté, le ministère de l'Education s'est dit déterminé à encadrer cette langue avec l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Malgré toutes ces bonnes intentions, la langue tamazight peine à se généraliser dans les établissements scolaires de la wilaya. Le tabou n'est pas encore vaincu, car pour certains, «elle est encore perçue comme un dialecte ou une langue régionale». Pour d'autres «le HCA a opté pour une action volontariste, alors que le volet académique de cette langue s'est effacé devant des considérations politiques».
A toutes ces questions, le Haut commissaire à l'amazighité, en visite récemment dans la wilaya, a apporté des réponses pour convaincre les parents d'élèves de la nécessité d'enseigner cette langue ancestrale qui fait partie intégrante de notre identité nationale.
Par B. Soufi